On arrive au terme de ces belles aventures…
Top 1 : La Cordillère des Andes / PARTIE 1
C’est la plus longue chaîne de montagne continentale du monde. Son altitude moyenne est de 4.000 m, avec des pics à plus de 6.000m (Mont Blanc : point culminant 4.800 m)
Les paysages sont tres changeants en fonction de l’altitude à laquelle on se trouve. Quelques hautes plateaux sont à couper de souffle. L’immensité des grands espaces est juste bouleversante. La haute montagne se mérite et à mis mon organisme à rude épreuve.
Et pourtant quand je stresse, quand je m’ennuie, quand je suis en colère… c’est à ces souvenirs que je me raccroche pour apaiser mes sens…
Au départ on se trouve dans un désert de sable et de cailloux brûlants
J’avais une réelle appréhension concernant le mal des montagne (beaucoup de voyageurs faisaient des récits inquiétants de ce mal qui avait saboté une partie de leur séjour) mais aussi concernant les routes que nous allions emprunter pendant plusieurs jours en autobus. Amis téléspectateurs de l’émission tv « Les routes de l’impossible » bonjour
J’imaginais de fins lacets sans fin qui raseraient des heures durant les nombreux ravins
. Dans la vie je suis très craintive de base en voiture. J’ai mon permis mais ne conduit pas car j’ai une peur terrible ; et en tant que passagère je suis assez insupportable car je sursaute tout le temps et il m’arrive de connaître de purs moments de terreur. Je peux faire des bisous à un rat, une araignée, un serpent… me pencher dans le vide en haut d’un phare ou monter dans des manèges incroyables… Mais la route bon sang c’est de l’angoisse pure (je n’ai pourtant jamais été victime d’un accident). Bref, tout ca pour dire qu’a bord d’un bus sur des routes extrêmes je savais d’avance que j’allais morfler.
Quand nous commençons à monter en quittant Arequipa, l’angoisse augmente à la vision de croix et de petits monuments au bord des routes commémorant la perte d’êtres aimés… une… deux…. puis dix… puis vingt…
Ok…
Puis, alors que la route et encore belle, le bus double des véhicules qui viennent de se percuter. Un qui descend et plusieurs qui montaient… Un minibus est sur le toit et le bras d’un homme en dessous dépasse sur la route…
Finalement l’angoisse redescend petit à petit
La route entre Arequipa et Puno est plutôt belle (il n’y en a q’une c’est bien simple, donc elle est impeccable car l’économie de tout le pays en dépend…)
Et à partir de 2500 - 3000 m je bois dès que possible des infusions de feuilles de coca, réputées pour calmer le mal d’altitude.
Certains mâchent de la feuille de coca, j’essaye aussi, mais franchement je n’ai pas aimé chiquer cette bouillie de feuilles avec un petit caillou de chaux pour libérer les actifs…
Nous passons les 3 000 m et l’eau se faisant moins rare, on commence à apercevoir de la végétation et de la verdure, ainsi que des animaux . Des animaux sauvages mais aussi des troupeaux domestiqués.
Que c’est beau ! La température descend petit à petit mais les paysages sont splendides…
Ca grimpe ! Les nuages ombrent la route, les yeux n’en finissent pas de parcourir ces espaces fantastiques
On traverse quelques villages au milieu de nulle part pour se dégourdir les jambes et se restaurer. Le quinoa est omnipresent dans les assiettes péruviennes. J’aime pas franchement ça en France car je ne sais pas l’accommoder. Ici il est savoureux en taboulé, en soupe, en accompagnement d’un ceviche de truite bien piquant… mais surtout en bouillie avec plein de fromage de brebis ! Un régal !
Nous partons découvrir le village tout en terrasses de Chivay pour ensuite aller au belvédère bien connu « La croix du Condors » pour admirer au petit matin l’envol de ces grands oiseaux emblématiques des Andes au coeur de la vallée du Colca. C’est un canyon somptueux bien plus profonde que ceux de l’ouest américain. Ceux qui souffrent du vertige ne s’y risqueront pas…
Regardez en haut à gauche les tailles des hommes par rapport aux roches
Une idée de génie (hum hum) me traversa l’esprit à mesure que le monde arrivait au belvédère : en haut de plusieurs volées de marches je vois un promontoire désert de touristes et qui permet d’avoir une vue à 180 degrés du Canyon. Ben tiens ! Et si a 4000 m j’y montais en courant tant qu’à faire !?!
(Vous sentez la suite venir hein !). Je grimpe une trentaine de marches tranquille quand soudain je n’ai plus d’air dans les poumons, ma tête me lance horriblement et ma vue se trouble d’un voile blanc. Bon ben voilà, finalement je ne vais pas mourir dans un accident de voiture mais en montant des escaliers pour aller photographier des oiseaux
Je ne parviens pas à inspirer alors que mes poumons sont vides et je sens que je flanche. Punaise si je tombe dans les pommes ici à tous les coups je finis dans le ravin… je me laisse tomber sur les fesses et prends de petites inspirations pour essayer de faire rentrer l’air petit à petit. J’imagine la tête du péruvien qui débarque et me vois vautrée par terre à souffler comme à un cours d’accouchement
Bon, la technique fut ridicule mais payante, je recommence à voir clair et j’arrive , malgré ma tête en feu, à rigoler comme une folle
Je continue de monter, une marche par une marche comme une petite vieille
Ca valait le coup non ?
Nous quittons la Vallée Sacrée et continuons notre ascension…
Nous arrivons à un mirador qui se trouve a 5.000 m d’altitude, de la vue duquel nous pouvons percevoir plusieurs volcans.
Plus d’arbres, plus d’herbe, plus d’animaux… Nous voilà sur la lune ! Tout est blanc et glacial
La descente du bus est un exploit en soi. Pour les touristes non initiés, l’oxygène est rare, le vent est terriblement froid et nous avons des fourmis dans tous les membres. Je sens mon coeur cogner dans ma poitrine d’un air de dire « dis donc c’est bon pour aujourd’hui arrête tes conneries »
Moi je reste baba sur le bord de la route les yeux écarquillés…
J’aime cette phrase de GaBin qui disait « j’irai au paradis car l’enfer c’est ici ! »
Ben là je me dis… « bon ben me voilà au paradis remontez dans votre bus, moi j’reste ici ! «